Contribution du représentant du PADS

Nous remercions chaleureusement les dirigeants et les militants du PCP pour l’organisation du séminaire consacrée à la dénonciation du néocolonialisme et à une autre vision pour les rapports avec l’Afrique. Nous remercions également tous les participants à ce séminaire. Nous sommes convaincus que les différentes interventions et nos discussions fraternelles permettront à chacun et à chacune d’entre nous d’être mieux armés pour ce véritable combat contre l’impérialisme, le néocolonialisme et pour une coopération sincère entre tous nos peuples. En effet cette solidarité concrète du parti communiste portugais offre l’opportunité aux communistes et aux progressistes du continent africain de confronter leurs points de vue et d’étudier ensemble avec leurs camarades portugais des meilleurs moyens à mettre en oeuvre pour un véritable développement de l’Afrique. Ce développement auquel aspirent nos peuples n’a rien à voir avec les conceptions néocolonialistes que mettent en oeuvre actuellement toutes les puissances impérialistes. Ces conceptions sont acceptées malheureusement par la majorité des couches dirigeantes de nos pays qui préfèrent se soumettre aux diktats des puissances impérialistes sur tous les plans pour sauvegarder leurs intérêts de classe au détriment des aspirations de nos peuples et au détriment de nos intérets nationaux. Aujourd’hui nous sommes confrontés à une stratégie impérialiste qui veut remettre en cause, et y arrive bien souvent, tous les acquis du mouvement de libération nationale des peuples africains. On sait que les impérialistes n’ont jamais accepté de gaité de coeur l’indépendance de nos pays. C’est seulement après des guerres destructrices et les sacrifices inouies de nos populations que les puissances coloniales (France, Portugal, Espagne et Anglettre) ont accepté de reconnaitre nos indépendances. En Algérie par exemple De Gaulle représentant des grands monopoles a accepté de sacrifier la colonisation terrienne pour sauvegarder les intérêts des capitalistes français. Ce qui caractérise la politique néocoloniale des puissances impérialistes c’est avant tout la préservation de leurs capacités de conserver l’exploitation des richesses minières et énergétiques et un débouché pour la commercialisation de leurs produits ainsi que pour l’exportation de leurs capitaux pour tirer des surprofits de l’exploitation de nos pays. Cette indépendance a été possible aussi, ne l’oublions pas, grace au rapport de forces dans le monde qui existait dans les années 60 et grâce aussi aux luttes de la classe ouvrière en Europe en particulier en France et au Portugal. Comment oublier que la destruction du fascisme au portugal a permis imméditement l’indépendance de l’Angola, du Mozambique, du cap vert et des autres colonies occupées depuis des siecles?

Ces brefs rappels ont pour objectif de montrer que la lutte aujourd’hui pour la défense de notre souverainté, foulée aux pieds quotidiennement, pour la démocratie et le progrès social pour les travailleurs et la majorité de nos populations, ne peut aboutir qu’avec le soutien des communistes et forces progressistes dans le monde et en particulier en Europe. Nous sommes persuadés que le PCP, qui a toujours manifesté une solidarité agissante envers les peuples africains continuera à dénoncer sans relache les objectifs réels des impérialistes qu’ils soient américains ou européens. La rivalité des blocs impérialistes en particulier entre l’UE et les USA existe toujours. En Algérie l’Otan c’est à dire les USA ont soutenu la France durant la guerre d’Algérie mais en meme temps Kennedy se présentait comme un partisan de notre indépendance avec pour objectif de supplanter le colonialisme français. Dans cette rivalité toujours existante malgré leurs objectifs néocolonialistes communs le contrôle des ressources de l’Afrique devient pour eux et pour leurs multinationales une question cruciale. En Algérie notre ministre de l’énergie actuel accusé d’être l’homme des américains a réussi à dénationaliser le pétrole avant que Bouteflika ne revienne quelques mois plus tard sur cette décision. Chez nous les investissements des multinacionales, américaines en particulier , sont réalisés surtout dans l’exploitation des richesses énergétiques. Ces 2 dernières années elles ont déjà rapatrié leurs profits qui constituent la moitié de ces investissements! L’allemagne veut nous aider dans l’exploitation de l’énergie solaire et la France dans l’énergie nucléaire mais à condition d’exploiter en commun nos hydrocarbures. Les multinationales ne s’intéressent pas seulement aux richesses énergétiques. Les autres ressources (fer, phosphates, zinc, plomb, uranium, or etc ) les intéressent également. En Algérie le grand complexe sidérurgique et la principale mine de fer ont été cédés à un grand consortium indien qui ne respecte aucun des engagements pris envers l’Etat algérien. Toujours dans le cas de l’Algérie notre argent est transformé en bons du trésor américain et n’est pas utilisé pour le développement économique et social.

Notre continent recèle des ressources considérables. Depuis quelques années la présence de ressources énergétiques et autres matières premières importantes dans plusieurs de nos pays suscite les convoitises et explique pour l’essentiel les guerres et les crises à répétition que nous connaissons (Congo, Darfour etc). Les puissances impérialistes utilisent ces crises quand elles ne les créent pas de toutes pièces pour maintenir un climat de tention et préfèrent maintenir ce climat pour mieux favoriser leurs manoeuvres. Ils maintiennent par exemple à nos frontières par leur attitude l’occupation du Sahara occidental aux mépris de la légalité internationale pour mieux faire perdurer une situation dangereuse qui peut dégénérer à n’importe quel moment. Nous profitons de cette occasion pour rappeler notre soutien ferme au peuple frère du Sahara occidental dans sa lutte pour son droit à l’autodétermination. Les USA veulent installer un commandement militaire en Afrique soit disant pour lutter contre le terrorisme alors que leur préoccupations réelle est de contrôler en particulier les ressources énergétiques de notre pays. Les puissances de l’Union européenne qui considèrent l’Afrique comme leur chasse gardée n’ont pas l’intention d’abandonner leurs objectifs néocolonialistes et, sans heurter de front les impérialistes américains, agissent pour maintenir leurs positions et essayent de mettre au point une stratégie capable de les sauvegarder. Le projet d’Union méditerranéenne de Sarkozi soutenu en fait par tous les pays de l’Union européenne n’a pas d’autre objectif. Saluant ce projet le ministre des affaires étrangères espagnol déclare à un journal algérien : « Je crois que ce qui manque depuis de longues années, c’est un engagement stratégique de l’UE vis-à-vis des pays du sud de la méditerranée. Nous n’avons pas été en mesure de répondre aux changements stratégiques ayant découlé de l’effondrement du Mur de Berlin. Certes, nous avons su rétablir la géographie et l’histoire de l’UE par l’adhésion de nouveaux membres de l’Europe centrale et de l’Est. Mais, nous n’avons pas réussi à mener une nouvelle stratégie vis-à-vis des pays du Sud. C’est pour cela que nous avons essayé de reprendre tout l’élan qui avait été lancé en 1995 en organisant le sommet euro méditerranéen à Barcelone, en 2005. Dans cet esprit, nous sommes prêts à travailler pour donner une nouvelle impulsion à travers l’initiative de l’Union méditerranéenne » (voir le quotidien d’Oran du 5 novembre 2007) 

L’UE multiplie ses pressions contre nos pays et a imposé de multiples « accords » dans tous les domaines avec nos gouvernants. On ne compte plus les réunions et les décisions auxquelles participe l’Algérie sur les plans politique, économique, sécuritaire, militaire qu’on nous impose et qui ont toutes pour objectif de répondre aux préoccupations des puissances européennes. Soutenir les décisions politiques de l’Union européenne, contrôler l’immigration, renforcer la coopération militaire, pousser à des réformes qui ont toutes pour but de mettre à la disposition des multinationales étrangères toutes nos ressources. L’accord d’association avec l’union européenne ruine notre économie. Nos productions sont en chute libre. Nos entreprises qu’elles soient publiques ou privées ne peuvent concurrencer les entreprises étrangères. Nos exportations hors hydrocarbures n’atteignent même pas un milliard de dollars. Dans le même temps les dirigeants européens prétendent qu’elles veilleront à l’application de la démocratie chez nous. Or les atteintes à la démocratie n’ont jamais été aussi graves dans notre pays. Ni les élections truquées, ni les atteintes aux libertés démocratiques, ni la remise en cause du droit de grève ne les dérangent outre mesure. La bourgeoisie compradore au pouvoir utilise en même temps nos moyens financiers de plus en plus importants grâce à l’augmentation du pétrole dans des projets qui, quelques soient leur utilité, ne sont pas prioritaires. Les bénéficiaires de ces projets ne sont rien d’autres que les multinationales. Construire une autoroute à 15 milliards de dollars et refuser de mettre un sou dans l’industrie n’est pas conforme selon nous à l’intérêt national. La politique suivie dans notre pays depuis de longues années réduit à la misère des millions de nos compatriotes. Les seules à en profiter en dehors des multinationales sont les couches sociales compradores et les affairistes de tout acabit. Rappelons que le FMI et la Banque mondiale continuent de faire la loi chez nous et contrôlent régulièrement le budget de l’Etat, la politique du pays, distribuent bons et mauvais points et exigent réforme sur réforme. Cette politique ne répond pas entièrement aux autres fractions de la Bourgeoisie, mais nous ne pouvons compter sur elles pour défendre l’indépendance nationale ou proposer une véritable alternative qui apporterait le changement fondamental dont le pays a besoin. La classe ouvrière se bat courageusement pour ses revendications. Elle est handicapée par la domestication de la principale organisation syndicale devenue un véritable syndicat officiel chargé de freiner les luttes avec des dirigeants corrompus coupés de plus en plus des travailleurs. A ses côtés de nombreux syndicats dits « autonomes » non reconnus par le pouvoir pour la plupart mobilisent de nombreux salariés dans les luttes. Nous accordons dans notre travail beaucoup d’efforts à expliquer aux travailleurs que sans une véritable organisation syndicale de classe, indépendante des partis bourgeois, du Patronat et du pouvoir leurs succès seront toujours remis en cause. Nous attirons aussi régulièrement leur attention sur la nécessité de faire de leur parti communiste un instrument influent au service des travailleurs et du pays.

En luttant pour sa libération notre pays a apporté du même coup une grande contribution à la lutte pour l’indépendance de tous les pays africains. Nous Africains agissons aujourd’hui pour résister à l’impérialisme, qui veut soit par la force brutale comme le fait Busch, soit par des moyens plus subtils comme le font les impérialistes européens s’emparer de nos richesses. Dans cette lutte les communistes et les progressistes africains ne peuvent compter que sur leur union et la solidarité agissantes de l’opinion progressiste mondiale et européenne en particulier. Nous saluons à nouveau les efforts du PCP et sa volonté de renforcer sa coopération avec tous les progressistes africains. Après la résistance victorieuse contre le colonialisme, la bataille contre le

Néocolonialisme sera gagnée par les peuples africains tôt ou tard.

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