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Comunicado final aos órgãos de comunicação social 12/11/2006
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Final Press Release 12/11/2006
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Filme sobre PCP -  85 anos de Solidariedade com os povos em luta
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PCP - 85 anos de solidariedade com os povos em luta

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Intervention du Parti du Travail de Belgique (PTB)
Quinta, 09 Novembro 2006

« Dangers et potentialités de la  situation internationale.
La stratégie impérialiste et la question de l’énergie, la lutte du peuple et
l’expérience de l’Amérique Latine, la perspective du socialisme. »



Quinze ans se sont écoulés depuis les contre-révolutions de 1989-1991, qui ont complètement bouleversé les rapports de force mondiaux.
Aujourd’hui, il ne reste plus grand chose du triomphalisme de l’impérialisme d’il y a quelques années. Il a échoué dans son plan de liquidation totale du socialisme et du mouvement communiste. Sa domination économique s’est rétrécie. Il n’a pas réussi à instaurer sa domination militaire absolue sur la planète. Inversément, les perspectives objectives pour le mouvement révolutionnaire en vue de l’indépendance nationale et du socialisme, se dessinent plus nette-ment.

1.      Si l’économie nord-américaine reste la plus forte au monde, différents facteurs la fragilisent(1) .

•    Elle est de plus en plus dépendante des produits fabriqués dans le tiers monde. En 1973, quasiment tout était fabriqué aux Etats-Unis mêmes. En 2004, la manufacture n’assure plus que la moitié de la production nécessaire aux Etats-Unis, les importations du tiers monde atteignent plus d’un quart. C'est la cause de l'énorme déficit commercial des EU.
•     Tant que les EU peuvent s'appuyer sur leur statut international de superpuissance ils peu-vent compenser ce déficit par un apport annuel de capitaux étrangers. Pour 2005, on l’estime entre 700 et 800 milliards de dollars, soit plus de 6% du PIB(2). Il suffit d'une crise financière ma-jeure pour que ce fragile équilibre éclate.•     Les profits des entreprises américaines proviennent pour une partie croissante de l’étranger. Ces dernières années la part des profits provenant de l’étranger atteint près de 20%.


2.      Il y 6 ans, ici à Lisbonne, l’Union européenne se fixait «un nouvel objectif stratégi-que pour la décennie à venir: devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde… »(3) . Afin de dépasser l’économie étasunienne, l’Europe des patrons imposait le démantèlement d’acquis sociaux. La flexibilisation du marché de l’emploi, dont la prolongation de la carrière professionnelle, la privatisation des services, et autres consti-tuent des mesures clés. Mais cette politique butte sur une résistance croissante des travailleurs. Aussi, l’Union européenne constate un grand retard sur ses propres objectifs. De nouvelles stratégies sont mises en chantier afin d’accroître la puissance compétitive des grands monopo-les, qui toutes bien sûr augmentent l’exploitation des travailleurs et nous mènent encore plus vers une américanisation de la société.

Plusieurs nouveaux pays adhérents, anciennement socialistes, font l’amère expérience du nou-vel ordre des monopoles, avec ses conditions de vie, de travail, de santé, d’éducation, insup-portables. La lutte de classes progresse partout en Europe. Nombreux sont les gens, âgés mais aussi jeunes, qui aspirent à nouveau au socialisme.

Tout cela inquiète fortement la grande bourgeoisie et des forces de droite poussent à la fascisa-tion. Grâce à une bonne mobilisation de forces communistes et démocratiques, un projet de résolution franchement anti-communiste n’a pas pu passer le cap de l’Assemblée parlementaire du  Conseil de l’Europe en janvier 2006. Mais il faudra renforcer ce combat. L’interdiction qui frappe la Jeunesse Communiste tchèque (KSM) nous menace tous.

3.      La croissance - parfois foudroyante - de pays du Tiers monde ainsi que la coopéra-tion Sud-Sud ébranle la domination économique impérialiste.

3.  1      L’Amérique Latine est d’importance cruciale pour le marché nord-américain et c’est pour se la soumettre que Washington tente de faire passer l’ALCA. Mais jusqu’à présent ses tentati-ves se sont, pour l’essentiel, avérées vaines. Le Venezuela, Cuba et la Bolivie ont répondu avec l’ALBA. D’autres pays sont tentés de leur emboîter le pas.  Un vent anti-impérialiste l’emporte et nos camarades latinos nous en parleront sûrement !
3.  2      En Asie l’emprise économique de Washington s’effrite.
•    En développant leurs relations commerciales avec la Chine, les puissances occidentales et le Japon comptaient contrôler son économie. Parallèlement, ils pensaient pouvoir imposer le parlementarisme bourgeois afin d’évincer le PCC du pouvoir. Le rapport annuel 2002 de la Commission du Congrès nord-américain sur les relations économiques avec la Chine le dit ex-plicitement. Mais il doit constater l’échec de cette politique(4) . Le rapport de 2005 de cette même Commission conclut que «… globalement, les relations US-Chine ont des implications négati-ves pour les intérêts économiques et sécuritaires des États-Unis» (5) . Le 10 août 2006, le «Ser-vice de Recherches du Congrès» publie un rapport sous le titre «La Chine menace-t-elle l’économie US ?». La réponse du rapport est double. D’une part «Les réformes et la croissance économiques de la Chine ont bénéficié (ou pourraient bénéficier) à l’économie US… ». Mais d’autre part «…des membres du Congrès perçoivent la Chine comme une menace (possible), pour l’économie américaine…. Des analystes prévoient que dans un avenir proche la Chine prendra la place des États-Unis en tant que plus grande économie et plus grand exportateur. Dans ce contexte, la montée économique de la Chine est vue comme un déclin de l’Amérique»(6) . La Chine est déjà le premier partenaire économique de pays traditionnellement liés aux États-Unis, comme la Corée du Sud.
•    Entre temps, la Chine et les 10 pays de l’ASEAN poursuivent leurs efforts afin de créer pour 2015 leur association de libre échange, qui couvrira une zone de 1,8 milliard d’habitants, au PIB total de plus de 2.000 milliards de dollars…
3.  3      Le week-end passé se terminait le sommet sino-africain où d’importants accords com-merciaux et de coopération économique ont été conclus.

Toutes ces évolutions contribuent sans le moindre doute à l’affaiblissement de la domination économique et politique, tant des États-Unis que de l’Union européenne et du Japon.


4.      L’importance du Tiers monde dans l’économie mondiale grandit aussi au fur et à mesure que les réserves de pétrole et d’autres matières premières diminuent fortement. Les réserves mondiales de pétrole s'établiraient à environ 1200 milliards de barils. Selon certains experts les premiers effets d'une pénurie se feraient sentir en 2040. Mais d’après d’autres études, c’est déjà à partir de 2018 que la production ne suivra plus la demande.(7)
Objectivement, les pays du Tiers monde détiennent donc de puissants leviers !

5.      Leur dépendance économique croissante pousse les États-Unis à renforcer leur mainmise sur le reste monde par tous les moyens, militaires avant tout. Aujourd’hui, le budget militaire nord-américain dépasse la somme de tous les budgets militaires du reste du monde. Washington et ses alliés de l’OTAN rassemblent plus de ¾ du budget militaire mondial pour leur compte ! (8)

John Pike, directeur de centre d’étude indépendant ‘Global Security’ déclare : «La majorité de ces dépenses a bien peu à voir avec la lutte contre le terrorisme. Ces dépenses, de nouveaux vaisseaux, avions de chasse, missiles et autres armements se font en fonction de la prétendue menace dont on ne peut pas prononcer le nom: la Chine» (9) . Pike oublie de citer les millions de dollars consacrés à l’entretien et au renouvellement de l’arsenal nucléaire nord-américain…

Moins pressés que les USA, les pays européens aussi augmentent leurs préparatifs militaires, au sein et en dehors de l’OTAN. Si l’invasion de l’Irak en 2003 a souligné des contradictions entre certains pays européens et les États-Unis, leur collaboration militaire semble se renforcer, comme c’est le cas en Afghanistan. Le besoin d’affronter la force montante du tiers monde les y pousse.


6.      Mais après avoir revendiqué la victoire totale sur Bagdad en 2003, Bush doit aujourd’hui admettre une certaine ressemblance avec le Vietnam de l’offensive du Têt… Les troupes de Washington s’embourbent en Irak comme les troupes de l’Otan  en Afghanistan….

L’Irak donne la mesure de la bestialité que l’impérialisme compte déployer pour imposer sa do-mination. Selon des spécialistes de la santé publique américains et de l'université de Bagdad,  environ 655.000 civils irakiens sont morts entre mars 2003 et juillet 2006 des suites de la guerre(10)  .

En même temps l’Irak montre qu’un peuple, qui veut vivre libre, peut mettre en échec l’agresseur le plus puissant au monde. Bush et le gouvernement fantoche de Bagdad tentent de justi-fier leur sale guerre en accusant «les terroristes» de tueries aveugles. Un rapport du 3 août 2006 des Services de Renseignement de la Défense américaine, la DIA, contredit ces menson-ges: «70% des attentats à la bombe du mois de juillet 2006 étaient dirigés contre les troupes d'occupation étrangères et 20% contre les nouveaux services de sécurité irakiens. A peine 10% sont des attentats aveugles contre des civils » et la résistance a toujours déclaré qu'elle n'y était pour rien. Un responsable du Département de la Défense  déclare au NYT : «L’insurrection ga-gne sans cesse plus le soutien de la population et peut engager un nombre croissant de gens»(11)

Au total plus de 3.052 soldats alliés ont perdu la vie, dont au moins 2.813 soldats US. Près de 45.000 autres soldats américains ont été grièvement blessés.
L’agression israélienne contre le Liban a totalement échoué. Cette victoire des forces de la ré-sistance, y compris du PC Libanais, est une défaite majeure pour Washington et Tel Aviv, qui avaient longuement préparé cette attaque. La défaite sioniste au Liban a renforcé, à son tour, la résistance irakienne.

C’est le spectre de la défaite qui hante la superpuissance nord américaine.
Mais jamais l’impérialisme n’abandonnera son ambition de dominer le monde, quels que soient les moyens à utiliser. Les travaux préparatoires de  mise en production des armes nucléaires miniatures aux États-Unis indiquent que c’est vers une terreur encore plus massive et destruc-trice qu’ils s’orientent.


7.      La nécessité et la possibilité d’une lutte victorieuse contre l’impérialisme et le pou-voir des monopoles s’accroissent.  Deux tâches nous semblent essentielles.

•    D’une part : renforcer le front uni mondial contre l’impérialisme. Si pour défendre son indépendance il faut des armes – la réalité le montre – cela ne suffit pas. Il faut aussi des amis, des alliés, un large front uni. Dans le Sud, la tendance à la coopération sous diverses formes s’étend. La récente Conférence des 118 pays non-alignés à La Havanne était un réel succés. Cuba socialiste fait un excellent travail dans la formation d’un axe anti-impérialiste avec le Vénézuela de Hugo Chavez, la Bolivie d’Evo Morales et d’autres pays  comme le Brésil de Lula, la Biélorussie. La Chine a bien fait de consolider et d’élargir l’Organisation de Coopération de Shanghaï, de préparer son Association de Libre Commerce avec les 10 pays de l’ASEAN, de conclure des accords de coopération avec d’innombrables pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine. Heureusement, ces démarches se multiplient. Elles démontrent toutes que l’unité des pays jaloux de leur indépendance et du droit de leur peuple à décider de leur avenir progresse réellement. Cette unité entrave lourdement les plans hégémoniques des États-Unis et les projets des autres puissances impérialistes.

Nous devons, en Europe, en Amérique du Nord,  et dans le reste du monde, accroître notre travail anti-impérialiste pour la défense de la paix et de la démocratie, entre autres en favorisant le développement du Conseil Mondial pour la Paix.

•    D’autre part, le monde montre aussi qu’en l’absence de partis communistes, réellement révo-lutionnaires, fidèles au socialisme scientifique, internationalistes,  et solidement liés aux larges masses, on ne peut garantir le succès durable des combats populaires. Notre mouvement communiste – j’ai en vue mon propre parti – s’il progresse, néanmoins retarde par rapport aux besoins de la situation. Nos partis ne surmonteront pas facilement  leurs faiblesses, s’ils sont isolés. Nous sommes confrontés à cet anachronisme qu’alors que le mouvement communiste était le premier au monde à s’organiser internationalement, aujourd’hui nous ne dépassons glo-balement pas le niveau d’échanges utiles, mais informels. Voilà plusieurs années que de nom-breux arguments sont donnés pour structurer la coopération et la coordination entre nos partis communistes. L’absence d’une telle unité cause un éparpillement d’efforts et une grande perte d’efficacité, empêche d’apprendre plus vite de nos succés et défaites respectives.
J’espère, camarades, que nous pourrons durant ces jours progresser en la matière.
Car la situation des peuples et des masses travailleuses nécessite plus que jamais une autre société, une société socialiste – que la crise générale du système capitaliste rend d’ailleurs tou-jours plus possible.

Baudouin Deckers, Secrétaire général

[1] Voir l’étude faite par Henri Houben et publiée dans Études Marxistes n° 73/2006, Bruxelles.

[2] Council of Economic Advisers (2006), The Annual Report, in Economic Report of the President, Washington, February 2006, p.125.

[3] CONSEIL EUROPÉEN DE LISBONNE, Conclusions de la Présidence, 23 ET 24 MARS 2000, point 5, http://www.consilium.europa.eu/ueDocs/cms_Data/docs/pressData/fr/ec/00100-r1.f0.htm

 

[4 “U.S.-China Economic and Security Review Commission”, 2002, Executive Summary. http://www.uscc.gov/researchpapers/2000_2003/reports/excsum02.htm

[5] “U.S.-China Economic and Security Review Commission”, 2005, Executive Summary. http://www.uscc.gov/annual_report/2005/annual_report_full_05.pdf

[6] CRS Report for Congress, "Is China a Threat to the U.S. Economy?", August 10, 2006

http://www.capitaltocapital.net/pdfs/congressionalresearchservice_china.pdf

[7] Resource Depletion: Modeling and forecasting oil production - Michael Smith. (Oil Depletion Analysis Centre, http://www.odac-info.org/ )

 

[8] "Bush pushes to increase defense spending . Jump of 7% would top rest of world's military budgets", Eric Rosenberg, San Francisco Chronicle, 12/02/2006, Pag. 17, http://www.sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?f=/c/a/2006/02/12/MNG41H78RK1.DTL

[9] ibidem

[10] D’après la revue médicale The Lancet. (AFP, 11 octobre 2006)

[11] NYT, 17/08/2006, http://travel2.nytimes.com/2006/08/17/world/middleeast/17military.html